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Diaporama 2023

Onésime 2023

 



Avec les Pères de l'Eglise

   

        « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »                                                                            (Luc 6,36-37)

 

             

« Si tu es grandement miséricordieux, tu trouveras grande miséricorde. Si tu l’es peu, tu n’en trouveras que peu. Si tu es sans miséricorde, tu n’en trouveras pas pour toi-même. Cette miséricorde, on doit l’éprouver  et l’exercer intérieurement, dans son vouloir foncier, de telle sorte qu’on ressente une sincère compassion pour son prochain partout  où on le voit souffrir intérieurement et extérieurement, et qu’on demande à Dieu  avec une cordiale pitié de le consoler. Si tu peux le secourir extérieurement par quelque conseil ou quelque don, par des paroles ou par des actes,  tu le feras dans la mesure du possible. Si tu ne peux pas faire beaucoup, fais cependant quelque chose, que ce soit en œuvre de miséricorde intérieure ou extérieure, ou dis-lui au moins une bonne parole. De cette façon, tu satisfais à ce que tu lui dois et tu trouveras un Dieu miséricordieux. »

 

SERMON 38   de JEAN TAULER.

 

 

  Une grâce unique : pouvoir aimer de tout cœur  amis et ennemis

 

Extrait d’une instruction à un disciple de Sainte Camilla Varano.

 

Sainte Camilla Varano est une Clarisse Italienne de la ville de San Marino duXVème Siècle .

 

(Les Clarisses de San Marino viennent d’avoir leur monastère détruit aux trois quarts par un tremblement de terre)

 

 

«  Aime tes ennemis et fais du bien à ceux qui te haïssent : afin d’être en paix avec ceux qui haïssent la paix » (ps 119,6)

Je te dis cela au sujet de la vie religieuse, car ceux qui aiment Dieu d’amour spirituel ne manquent jamais, par un chemin ou par un autre de pouvoir y gagner des trésors infinis.

Sache donc, ô âme bénie, que cette religieuse ( Camilla parle d’elle-même) bien que Dieu lui ait témoigné une bienveillance et un amour singuliers, a cependant toujours eu soif de cette grâce unique : pouvoir aimer de tout cœur ceux qui lui font du mal, beaucoup plus que ceux qui lui font du bien. Et cette servante de Jésus avait l’habitude de dire souvent au Seigneur dans ses saintes oraisons : «  Mon Dieu très miséricordieux, si tu me révélais tous les secrets de ton cœur sacré, si tu me montrais  tous les jours les hiérarchies angéliques si chaque jour je ressuscitais des morts, ne crois pas que pour cela je serais assurée que tu m’aimes d’un amour sans faille ; mais lorsque je ferai l’expérience  de pouvoir faire du bien à qui me fait mal, de dire du bien et de louer sans restriction mentale celui dont je sais qu’il dit du mal à mon sujet et qui me blâme sans raison, c’est alors, Père éternel et miséricordieux, qu’à ce signe infaillible, je croirai être vraiment ton enfant, configurée à ton fils bien-aimé Jésus-Christ crucifié, seul bien de mon âme, qui sur la  Croix te pria pour ceux qui l’avaient crucifié. »    (instruction à un disciple IV, page 156-157)

 

 Nota :  Sainte Camilla eut son père et trois de ses Frères assasinés. L’amour des ennemis :

elle sait par expérience ce que cela veut dire.

 

 

L’accomplissement de l’Amour

 

«  Voyez, mes bien-aimés, combien l’amour est quelque chose de grand et d’admirable : il est impossible d’expliquer sa perfection. Qui sera capable d’y être trouvé par Dieu, sinon ceux qu’il en a rendus dignes ? Prions donc et demandons à sa miséricorde de nous trouver dans l’amour, purs de tout parti pris humain et irréprochables. Depuis Adam jusqu’à aujourd’hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont obtenu la perfection de l’amour, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ, dans son règne, viendra nous visiter …

Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l’amour, pour que nos péchés soient pardonnés à cause de l’amour. »

                                       Lettre de Saint Clément de Rome aux Corinthiens.

 

 

Dieu est miséricorde par Grégoire de Nysse

 

En de nombreux endroits de l’Ecriture, les hommes pieux appellent du nom de miséricorde la puissance divine. C’est ainsi que David dans les  Psaumes, Jonas dans les Prophéties, le grand Moïse à plusieurs reprises dans les tables de la Loi désignent la divinité.

Si donc le nom de miséricordieux convient à Dieu, à quoi te convie la béatitude, sinon à devenir Dieu, en portant l’empreinte propre de la divinité ?

Si l’Ecriture appelle Dieu le miséricordieux, si la véritable béatitude est Dieu lui-même,

il est évident, par voie de conséquence, qu’un homme qui se fait miséricordieux devient digne de la béatitude divine, car il est parvenu à ce qui caractérise Dieu : «  Le Seigneur est juste et miséricordieux, Dieu a pitié de nous ». ( Ps. 114,5)

Comment ne serait-ce pas un bonheur pour l’homme que d’être appelé, grâce à sa conduite du nom qui désigne Dieu dans son action ?

 

 

Sainte Catherine de Sienne

 

« Je sais que la Miséricorde t'appartient en propre. De quelque côté que je me tourne, je ne trouve que ta Miséricorde. Voilà pourquoi j'accours à Toi, criant devant ta Miséricorde : ô Dieu, fais miséricorde au monde !»

« Mon Seigneur, abaisse le regard de ta miséricorde sur ton peuple et sur le corps mystique de la sainte Eglise. Je ne sortirai point de ta présence que je ne te voie faire miséricorde. Ô abîme de charité ! Quel cœur n'éclatera à la vue de ta grandeur descendant jusqu'à notre humanité ! Nous sommes ton image; et toi, tu es devenu notre image par l'union contractée avec l'homme quand tu voilas la Divinité éternelle sous la nuée de la chair corrompue d'Adam. Quelle en est la raison? L'Amour. Toi, ô Dieu, tu t'es fait homme, et l'homme est devenu Dieu. C'est par cet amour ineffable que je te prie de faire miséricorde' à tes créatures. Amen. »

 

 

Saint Padre Pio de Pietrelcina  

 

 «  L’Esprit de Dieu est esprit de paix ; même lors de nos manquements les plus graves, il nous fait ressentir une douleur tranquille, humble et confiante, due précisément à sa miséricorde. Au contraire, l’esprit du mal excite, exaspère, et nous fait éprouver, lors de nos manquements, une sorte de colère contre nous ; et pourtant c’est bien envers nous-mêmes que nous  devrions exercer la première des charités. Donc, quand tu es tourmentée par certaines pensées, cette agitation ne provient jamais de Dieu, mais du démon ; car Dieu étant esprit de paix, c’est la sérénité qu’il te donne. »

 

Lettre à une correspondante.

 

Avec Saint Grégoire de Naziance

 

«  Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur : ils obtiendront miséricorde ! »

La miséricorde n’est pas la moindre des béatitudes.

La nuit elle-même ne doit pas arrêter ta miséricorde. Ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai. Qu’il n’y ait pas d’intervalle entre le premier mouvement et le bienfait. La bienfaisance seule n’admet pas de délai.  Le Seigneur de l’univers  veut la miséricorde et non le sacrifice, et notre compassion plutôt que des milliers d’agneaux engraissés. Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux aujourd’hui gisant sur le sol, afin  que, le jour où nous partirons d’ici, ils nous introduisent aux demeures éternelles, dans le Christ lui-même   notre Seigneur, à qui appartient la gloire pour les siècles. Amen.

                                         (Extrait d’un sermon sur les Béatitudes )

 

 

Avec Saint Bernard     

 

Dieu, riche en miséricorde ! Ecoutons ce que dit Saint Bernard dans le sermon 3  Vierge et Mère, (St Bernard et Notre-Dame) par  P. Bernard, Abbaye de Sept-Fons.

 

« Que tu es riche en miséricorde, que tu es magnifique en justice, et dans la grâce quelle munificence, Seigneur, notre Dieu ! Il n’est personne qui te ressemble, bienfaiteur le plus généreux, justicier le plus équitable, libérateur le plus miséricordieux !  C’est par pure bonté que tu regardes les humbles, par justice que tu délivres les innocents, par miséricorde que tu sauves jusqu’aux pécheurs.C’est là, mes bien-aimés, les mets servis pour nous à la table de ce riche père de famille grâce aux textes d’Ecriture qui, remarquons-le bien, sont aujourd’hui plus abondants que de coutume. Cette abondance nous la devons à une coïncidence : celle du saint temps de carême avec le très saint jour de l’Annonciation. Aujourd’hui, nous l’avons entendu, l’indulgence du Rédempteur a pardonné à la femme surprise en adultère, aujourd’hui elle a délivré le sang innocent de Suzanne, aujourd’hui elle a comblé l’heureuse Vierge par le don singulier d’une bénédiction de pure bonté. Grand banquet, celui où l’on sert tout ensemble la miséricorde, la justice et la grâce. »